Médecine Alchimique Il est unanimement connu que l’alchimiste transmute en or les métaux et fabrique aussi un élixir capable de prolonger la vie. Je vous parle là de ce qui se colporte !
Quoi qu’il en soit, l’élixir de vie m’intéresse ici, car il est présent dans notre littérature puisqu’il inspira Honoré de Balsac pour écrire son livre La recherche de l’absolu(1834), que tout critique reconnaît comme fortement influencé par le petit opuscule de l’alchimiste Cyliani intitulé Hermès dévoilé (1832) et que les critiques unanimes reconnaissent comme un chef d’œuvre dépassant le talent du grand écrivain de ce monument littéraire qu’est La Comédie Humaine.
À travers la littérature actuelle ainsi que dans certains films et téléfilms, ce mystérieux liquide régénérateur, dont le souvenir surnage dans l’eau de Dantzig étoilée de paillettes d’argent ou d’or[1], continue d’intriguer et d’exalter l’imagination. Devant cet engouement, il me semble naturel d’aller plus loin dans la compréhension de ce processus « biochimique » que la caste des médecins allopathique raille mais que la biologie générale observe avec attention à travers le processus de régénération et de mue qui caractérise certains êtres vivants.
Vous l’avez compris, je vais essayer de donner un peu plus de renseignements sur la thérapie alchimique au-delà de l’esprit sectaire que manifestent la plupart des médecins allopathes et aussi bien au-delà de cette attitude évaporée avide de merveilleux qui trop souvent caractérise ceux qui fréquentent les centres d’ésotérisme. Peut-être pourrions-nous tenter de voir les choses autrement et de nous évader un moment de nos conditionnements qui nous emprisonnent dans notre monde relatif ? Je sais que c’est un vœu pieux aussi persuasif qu’un coup de bâton dans l’eau. Que voulez-vous que j’y fasse, j’ai toujours été naïf, pour ne pas dire plus…
Quand, dans le dictionnaire Larousse on lit que « Paracelse est le père de la médecine hermétique », cette affirmation est aussi fausse que vraie, puisque l’alchimie et sa médecine existaient bien avant que se manifeste le grand médecin. Cette définition est cependant vraie car Paracelse sur les fondations de la médecine alchimique et spagyrique (procédé alchimique appliqué sur les plantes et certains minéraux) a dressé, avec une force inégalée de synthèse – qui s’inscrit encore dans notre méthodologie qui se projette dans l’avenir –, l’édifice dont le fronton portera pour toujours son nom.
La médecine hermétique assise sur les médecines alchimiques, est née à l’aube des civilisations avec ces forces suprasensibles qui modelèrent l’être humain. Cette médecine, a de puissants ennemis dont la France (des années 2000) possède des membres particulièrement virulents qui parvinrent à se hisser jusqu’à des postes ministériels pour imposer leurs desideratas hostiles et diminuer ainsi l’effet thérapeutique de la médecine homéopathique, et cela en faisant légiférer sur l’obligation de commercialiser des dosages inefficaces.
Paracelse (1493-1541), Basile valentin et Van Helmont (1577-1644) ainsi que le véritable courant Rose Croix, fondèrent l’iatrochimie[2] ou médecine hermétique directement dérivée de l’alchimie.
À partir de Lavoisier qui est à l’origine de la chimiothérapie moderne la médecine hermétique poursuit sa route, surtout en Allemagne, grâce à un évènement important : En 1768 le Dr Metz sauve la vie du jeune Goethe qui par la suite fut alchimiste (cf. son livre le Serpent vert) dont l’influence est encore considérable, en particulier à travers l’œuvre de Rudolf Steiner qui créa la médecine Antroposophique. Cette médecine se rattache à l’œuvre de l’alchimiste d’Alexander Von Bernus (1880)[3] qui fréquenta Steiner et comme lui fut fortement influencé par Goethe[4]. Elle se rattache aussi, notamment par la dynamisation, à l’homéopathie et surtout à la médecine des Rose Croix alchimistes qui n’ont rien de commun avec les courants rosicruciens actuels. Cette médecine que je qualifie de « christophyle » (par la présence permanente du Christ) ne prend évidemment toute sa valeur qu’associée à une dimension spirituelle.
La question essentielle que l’on ne peut que poser à la médecine hermétique est « Qu’est-ce qui provoque la guérison dans un organisme malade ? » la médecine allopathique et la thérapeutique « naturelle » donnent la même réponse : « Ce sont les forces de l’organisme lui-même mobilisé soit par une réaction d’autodéfense, soit par un facteur externe tel un traitement médical pour chasser ou combattre les substances (virus ou bactéries) qui provoquent la maladie. » L’axiome énoncé par Hippocrate (460-377 av. J.-C.) : « Ce sont les natures qui guérissent la maladie. La Physis trouve son chemin toute seule » n’a pas cessé de guider tous les médecins authentiques, des alchimistes en passant par Paracelse et les grands iatrochimistes, jusqu’à nos jours.
La question essentielle est de savoir quelle est cette faculté de l’organisme qui lui permet de combattre les troubles fonctionnels, les virus et les bactéries ? Les médicaments adéquats introduits de l’extérieur mettent en branle une véritable armée biorégénératrice, sorte de masse défensive qui mène effectivement le combat essentiellement la nuit venue[5]. Mais quelle est la force qui les mets en mouvement et où est son siège dans l’organisme humain ? Est-ce dans la cellule ? Non ! Le tissu cytologique (cellulaire) n’est pas le champ de bataille biologique. Cette force ne se trouve nulle part dans l’organisme humain accessible par les méthodes d’investigations actuelles de la médecine. L’imagerie médicale ne saurait la localiser, mais elle réside dans le corps non visible de l’être humain, lequel siège dans un autre espace, dont l’expression « espace parallèle » traduit bien à la foi sa proximité spatiale et sa non perception par nos organes des sens. Ce corps insaisissable et pourtant tout proche forme avec notre organisme sensible la trame d’un réseau serré dans lequel se déroulent bon nombre de phénomènes vitaux essentiels et qui étaient connus par les initiés de tout temps et de tous les peuples, même s’ils lui donnaient des noms différents. La sagesse hindoue plusieurs fois millénaire le connaît sous le nom de « Lingha Sharira ». Pour la Kabbale hébraïque il a une réalité métaphysique et la légende du Golem tend à lui donner une existence bien réelle. Paracelse, inspiré par les Métamorphosed’Ovide[6], le nomme « Schemen » (ombre).
La terminologie des théosophes et celle des anthroposophes s’est inspiré des observations de la physique du XIXe siècle pour le nommer. Il désignait un fluide, impondérable que les physiciens supposaient être répandu partout et servant de milieu de transmission à la lumière, à la chaleur, à l’électricité, etc. L'éther invisible était donc censé remplir le vide des êtres et de l'univers, C’est la raison pour laquelle l’expression de « corps éthérique » fut employée pour désigner ce corps invisible aussi bien par la Théosophie, l’Anthroposophie et aussi par l’alchimiste allemand Alexander von Bernus.
Quant à Paracelse il a emprunté Schemen(ombre) au latin pour désigner le corps éthérique ou vital.
Bien que la biologie actuelle puisse encore rejeter cette conception, comme entachée de vitalisme suranné, cela ne peut que changer dans un proche avenir.
Ce que Goethe appelait « l’image primordiale » de la plante n’est autre chose que l’image éthérique, car dans tout ce qui est organique, c’est le corps éthérique qui porte la vie, et certains clairvoyants peuvent même voir flotter au-dessus de la graine « l’image éthérique » de la plante qu’elle annonce.
Soyons clair, ce n’est pas le corps éthérique qui est immortel puisqu’il disparaît presque totalement plusieurs heures après la mort, rendant ainsi possible les réanimations. Oeuvrer sur ce corps éthérique, notamment avec la quintessence alchimique dynamisée, permet de conserver une bonne santé ou d’augmenter considérablement la résistance.
Au moment de la mort, le corps éthérique se détache du corps physique et lui survit encore pendant quelque temps. Il voltige autour du cadavre – tumulun circumvolat umbra – pour disparaître ensuite dans la quasi-totalité.
L’élixir de vie des alchimistes agit donc sur le corps éthérique et au-delà du corps éthérique. Car le corps éthérique est le lieu d’action privilégié ou se manifeste la puissance vitale de la quintessence, dont la concentration des effets biologiques à une puissance inouïe, et qui se manifeste à la suite de l’absorption d’un liquide qui ressemble étrangement à l’eau-de-vie de Dantzig. Cet élixir agit beaucoup plus profondément dans les autres espaces qu’un médicament homéopathique. Il agit en ces lieux où siègent les particularités de l’être humain qui le différencie des animaux et le place hors des phylums évolutifs inspirés par le darwinisme. Cela ne peut être saisit par l’obscurantisme moderne orchestré par le mandarinat universitaire (que ma génération d’étudiants appelait « pipo ») mis en place par des politiciens corrompus dans un but dont je ne vous ferait pas l’injure de vous dévoiler la criante évidence.
Notes: [1] L’eau-de-vie de Dantzig (44°), Danziger Goldwasser, en allemand est une Liqueur transparente aromatisée avec des herbes, des racines, des graines de carvi, des pelures de citron et d'orange, de l'anis, et contenant des paillettes d’argent ou d'or.
[2] L’iatrochimie (de iatros, médecin), désigne méthode de la préparation des remèdes, selon les principes spagyriques, employés par les médecins des XVIe et XVIIe siècle.
[3] En France la biographie et l’œuvre pourtant considérable de A. Von Bernus est pratiquement inconnue, même par les courants Théosophique et Anthroposophique.
[4] Il est fort probable que l’origine des connaissances alchimiques de Rudolph Steiner et celle d’Alexander von Bernus ont la même origine : celle des Roses Croix alchimistes et christophyles.
[5] Les médicaments iatrochimiques sont appliqués le jour pour que se manifestent les effets la nuit. C’est là un principe alchimique fondamental lié à la purification de la future pierre philosophale.
[6] Il faut lire les Métamorfoses de l’œuf… alchimique. « Tumulum circumvolat Umbra » écrivait la poète, qui se traduit par « L’ombre (le corps éthérique) voltige autour du tombeau (après le décès). »