l'Hypnose Le mot hypnose vient du mot grec « Hupnos » qui signifie sommeil. Jusqu’au 18e siècle, les pratiques de l’hypnose sont considérées comme surnaturelles. C’est avec le médecin viennois Mesmer, à la fin du 18e siècle, que l’hypnose sera considérée différemment, d’une manière plus médicale. En effet, celui-ci va chercher à provoquer et à utiliser les états hypnotiques, afin d’améliorer le quotidien et la santé des gens. Mais il convient d'insister sur le fait que jamais personne, ne vous fera faire ce que vous n'avez pas décidé de faire. Lorsqu’on parle d’hypnose, on parle alors de fluide administré par un magnétiseur qui va provoquer le déblocage interne de notre esprit, c’est-à-dire qui va permettre d’accéder à notre inconscient. Cette technique était notamment utilisée par les exorcistes qui pratiquaient sur leur patient des inductions verbales, visant à leur administrer ce fluide et ainsi les libérer de leurs démons.
Les débuts de l’hypnose grâce à MesmerCe traitement était beaucoup pratiqué par Mesmer pour soigner les crises d’hystérie ou de transe. Ce dernier en a donc fait une thérapie, visant à répartir ce fluide dans le corps dans le but de soigner le corps et l’esprit. Cette répartition pouvait se faire à l’aide d’objets comme la baguette ou le baquet, mais aussi les mains. Grâce à ces instruments et à cette nouvelle théorie, Mesmer souhaitait guérir ses patients, considérant la maladie comme un blocage du corps et de l’esprit à la circulation de ce fluide. On stimule donc ce fluide, aidé par le magnétiseur, jusqu’à un état de crise et de transe, qui correspond selon Mesmer au moment clé où le fluide va permettre de forcer ces barrages.
Evolution de l’hypnose d’après les études de MesmerLes études de Mesmer ont ensuite été reprises par nombre de disciples et d’élèves jusqu’à la Révolution française. L’un d’eux va mettre en évidence la capacité de certains sujets, lorsqu’ils sont dans cet état de transe, à communiquer verbalement avec le magnétiseur, mais également à avoir des connaissances accrues dans certains domaines. Nous entrons dans l’ère des prémices de la psychothérapie, ou des soins psychologiques apportés par l’hypnose. Cette nouvelle découverte va développer un véritable intérêt et un grand engouement chez les français pour l’hypnose, et ce, quelque soit leur couche sociale. De nombreux médecins vont adopter cette nouvelle pratique d’une médecine différente, et effectuer leurs propres recherches. Devant cette frénésie, les autorités médicales françaises vont demander une expertise de cette nouvelle pratique thérapeutique. Malgré une reconnaissance de la véracité des effets thérapeutiques de l’hypnose, les résultats de l’expertise contesteront la réalité physique du fluide. Et en 1784, toute pratique magnétique est interdite aux médecins, de peur du développement d’une épidémie sociale et de dangers pour les mœurs.
Le terme "hypnose" nait
En 1840, le terme « hypnose » est utilisé pour la première fois par les médecins. Même si cette pratique n’a jamais été complètement abandonnée, ce n’est qu’au début du 20e siècle que l’on assiste à un réel essor et un développement des pratiques de l’hypnose, notamment grâce aux travaux de Freud. Mais ce n’est qu’en 1955 que l’hypnose sera reconnue comme méthode thérapeutique en Angleterre, puis 3 ans plus tard aux Etats - Unis.
Puis le 21e siècle est arrivé, et comme tous les membres de nos sociétés contemporaines, les français se sont adonnés à la recherche d’un mieux-être et de médecines plus douces et plus naturelles. C’est pourquoi, on consulte un médecin pratiquant l’hypnose pour arrêter de fumer, pour mieux gérer son stress, pour avoir un meilleur sommeil, mais aussi pour régler des problèmes d’ordre sexuel… Toutes sortes de maux pour lesquels la médecine traditionnelle n’a pas ou ne peut pas forcément apporter de solutions concrètes.
On cherche dans l’hypnose un traitement sans médicaments, ni comprimés, basé essentiellement sur les capacités psychiques du patient et de son cerveau. Il est vrai que nous n’utilisons, paraît-il, que 20% des capacités de notre cerveau…et si celui-ci avait les moyens de se soigner tout seul ? de s’auto - réguler à l’aide d’influences magnétiques ou psychologiques ? Les 80 pourcents restants laissent à réfléchir…
Les différentes techniques d’hypnose et l’avenir de l’hypnose
Désormais, l’hypnose fait partie intégrante de notre société. Elle a fait sa place parmi ce que l’on appelle les médecines douces auxquelles de plus en plus de personnes font appel aujourd’hui. Dans un souci de bien-être, les patients recherchent des traitements plus naturels, moins médicamenteux et donc moins lourds. Mais le travail sur soi fait bien souvent partie de la guérison.
Quel est donc l’avenir de l’hypnose ?Il existe plusieurs domaines dans lesquels l’hypnose pourrait trouver une certaine longévité. Par exemple, on développe actuellement l’utilisation de l’hypnose dans certains services hospitaliers et notamment en anesthésie. Les patients qui le souhaitent peuvent désormais demander à bénéficier d’une anesthésie locale traditionnelle complétée de séances d’hypnose, au lieu d’une anesthésie générale. Le réveil post-opératoire est ainsi moins difficile et les contraintes telles que vomissements ou nausées s’en trouvent amoindries. Cette pratique est donc de plus en plus utilisée dans les hôpitaux et satisfaits bon nombre de patients.
La télé-hypnose ou hypnose à distanceUn autre domaine dans lequel les praticiens expérimentent les techniques de l’hypnose, est ce que l’on pourrait appeler « la télé - hypnose » ou hypnose à distance. Il s’agit là de traiter des maux tels que les phobies principalement, par des séances d’hypnose, mais à distance, par le biais des moyens de communication modernes (webcam, téléphone, internet...). Une expérience menée en 2002 dans une île isolée des Shetlands en Mer du Nord, semble corroborer la véracité et l’efficacité de la « télé-hypnose ».
En effet, les problèmes psychologiques de onze personnes différentes et habitant toutes sur une de ces îles isolées, ont été traités par hypnose à 300 kilomètres de distance. Les moyens de communication mis en place entre la psychologue et les patients étaient des moyens de vidéo en directe. L’expérience s’est avérée être plutôt satisfaisante avec dix personnes sur onze souhaitant renouveler les séances. Cette méthode peut alors tout à fait convenir aux personnes qui n’aiment pas se rendre chez un thérapeute. Dans ce contexte, le contrôle par le patient est total, car la communication peut être interrompue à tout moment.
L’EMDR ou Eye Movement Desentization and ReprocessingIl existe enfin une dernière technique d’hypnose, très récente, et qui fait de plus en plus parler d’elle. C’est l’EMDR, ce qui signifie "Eye Movement Desentization and Reprocessing". Cette pratique est une forme de l’hypnose revue et corrigée, qui consiste à faire suivre un pointeur à une personne, on lui fait pratiquer toute une série de mouvements avec les yeux. Cette gymnastique oculaire permettrait d’agir sur les neurones et sur le cerveau. Cette méthode est surtout utilisée dans le traitement des blessures et des traumatismes vécus dans l’enfance. Cette nouvelle thérapie entrerait dans la famille des thérapies comportementales et cognitives, ou familiales, et serait tout aussi efficace que ces dernières. Son indication reste néanmoins très limitée et s’applique essentiellement dans le traitement du stress post - traumatique d’évènements survenus dans notre enfance.
L’hypnose a donc encore un bel avenir devant elle, et nous entendrons certainement à nouveau parler de ses miracles dans la guérison de nos problèmes psychologiques.
Que peut-on soigner avec l’hypnose ?
Soigner les migraines grâce à l'hypnose Tout d’abord, les migraines. Ces douleurs horribles qui nous font souffrir pendant des heures et pour lesquelles aucun cachet ou presque ne fera d’effet. Or, l’hypnose a une efficacité certaine sur les céphalées de tension. Ces derniers sont liés à une crispation musculaire, le plus souvent d’origine psychologique, qui provoque maux de tête chroniques et souvent résistants aux différents traitements médicamenteux.
L’hypnose va inciter le patient à trouver dans son inconscient des représentations mentales qui vont le relaxer et décrisper ces céphalées de tension. L’avantage est que cette technique peut être pratiquée seul par le patient après quelques séances, encadrées bien sûr, et être pratiquée n’importe où et sans contraintes ni coûts. C’est ce que l’on appelle l’auto-hypnose.
Selon une étude hollandaise, tous les patients souffrant de migraines provoquées par ces tensions et ayant participé à un test d’évaluation de l’efficacité de ce traitement, se sont trouvés soulagés. Par ailleurs, les patients les plus sensibles à l’hypnose, et qui pratiquent également en-dehors du cadre médical depuis plusieurs années, s’estiment le plus souvent soulagés. Les enfants sont également très réceptifs à l’hypnose, certainement plus que nous, car leur monde imaginaire est beaucoup plus présent que dans notre monde d’adulte. C’est pourquoi, les soins de la migraine chez les enfants par l’hypnose connaissent également de très bons résultats.
Perdre du poids grâce à l'hypnose Mais l’hypnose ne s’attaque pas qu’aux migraines, selon certains spécialistes, elle aiderait les gens à perdre du poids. Mais comment l’hypnose peut-elle nous aider à maigrir ? Bien souvent, pour perdre du poids, il faut changer ses habitudes alimentaires et c’est en cela que l’hypnose va aider, elle va contribuer à changer de comportement. Elle va également changer la relation qu’a le patient avec son alimentation.
Il faut évaluer d’abord la perception que le patient a par rapport à l’hypnose, s’il a le soutien nécessaire autour de lui, et enfin s’il sera réceptif à cette approche et à ce type de traitement. L’image de soi est également abordée dans cette thérapie, que le patient soit obèse ou au contraire anorexique. Car il est important d’être en accord avec soi-même pour pouvoir changer de comportement. L’hypnose ne peut cependant malheureusement pas tout guérir, et lorsque les problèmes ou séquelles psychologiques sont trop importantes, dans les cas de boulimie ou d’anorexie par exemple, l’hospitalisation est tout de même nécessaire.
L’hypnose médicale peut donc traiter de nombreux problèmes, outre ceux de poids ou de migraines, elle est également utilisée pour venir à bout des addictions aux aliments, au tabac ou à l’alcool. Elle peut intervenir aussi sur les dépressions, les phobies, le manque de confiance en soi. Tout dépend du degrés des séquelles psychologiques et de leur ancrage dans notre inconscient, mais également de notre motivation à vouloir guérir !
L’hypnose : la confiance en soi, les phobies ou la douleur
L’hypnose est surtout basée sur la suggestion. Elle permet de modifier les sensations et les comportements du patient. Mais cette utilisation de l’hypnose, même si elle a fait ses preuves, est tant soit peu limitée face à la résistance de certains sujets et à leur détachement au fonctionnement hypnotique. C’est pourquoi de nouvelles techniques ont été mises en places.
Hypnose et confiance en soiDans cette nouvelle approche de l’hypnose, il est question de reprise de confiance en soi, et de retour à l’initiative du sujet et aux origines du mal à traiter. Il s’agit de rassurer le patient et de le mettre en confiance dans un environnement apaisant afin de développer son initiative, son audace et son indépendance. En deux mots, le patient est dans un état de parfaite détente. Il existe trois techniques principales permettant d’apporter une solution adaptée à chaque problématique des patients :
La première consiste à définir un espace de sécurité afin de repenser, relire la construction de son histoire personnelle, sur la base d’une analyse psychologique.
La seconde, plus poussée, consiste à utiliser cet état de transe dû au magnétisme hypnotique afin d’anticiper ou de se représenter des situations inabordables dans un état conscient. Cela leur permet de mettre en place de nouveaux modes de réactions et de nouvelles images mentales pour mieux affronter les problèmes.
La troisième, enfin, est une technique plus symbolique qui peut s’effectuer consciemment ou à travers la prise de conscience, et qui consiste à recadrer certains schémas, certaines idées mentales. Dans ce cas, il faut aider le patient à mobiliser ses capacités créatives ainsi que ses ressources personnelles.
Que peut soigner l’hypnose ?Mais que peut-on soigner grâce à cet état de sommeil éveillé dans lequel l’inconscient est totalement accessible ? On peut en fait y trouver un remède pour toute sorte de maux comme les douleurs, ou se débarrasser de certaines dépendances ou mauvaises habitudes comme le tabac, le grignotage, ou bien encore lutter contre l’anxiété, le stress, les troubles du sommeil, de la sexualité ou les phobies. Mais ce n’est pas pour autant que le praticien va pouvoir influencer notre inconscient et faire de nous ce qu’il veut.... Notre cerveau possède des « sécurités » qui l’en empêcheront. L’hypnose ne fait que ressortir ce qui est enfuit en nous, mais ne peut créer ou insuffler de nouvelles connaissances ou pratiques à notre inconscient. Déontologiquement, l’hypnotiseur est là pour respecter notre personne et l’aider à se sentir mieux.
L’hypnose et la chirurgie, mieux gérer la douleurL’hypnose est également utilisée depuis peu dans les services de chirurgie, comme en témoigne le service du Centre Hospitalier de Liège. On pratique alors une « hypno - sédation » à la place d’une anesthésie générale classique. Des expériences ont d’ailleurs démontré que les patients sous hypnose activent un réseau au niveau du cerveau qui permet de mieux gérer la douleur. Associée à une anesthésie locale, la récupération par le patient venant de subir une intervention chirurgicale est plus rapide, et diminue les effets post - opératoires indésirables tels que vomissements ou nausées.
Il est donc désormais permis de croire que pour lutter contre la douleur, il existe non seulement des moyens pharmaceutiques, mais également des stratégies psychologiques.